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8 décembre 2010

Esse que quelqu'un sait où on peut baiser ce soir? J'ai répondu aux bois.


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Esse ce que quelqu’un sait où on peut s’emmerder ce soir ? J’ai répondu au théâtre de Gennevilliers.. Où sont donc passées les frontières du vulgaire ?

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. Retenez votre souffle. Vous allez, pour votre plus grand bonheur assister à un spectacle pour le moins déconcertant ! En premier lieu, malgré le titre qui n’encourage pas à aller le voir, le spectacle semble intéressant. D’après le propos de son metteur en scène, on pense être amené à voir un spectacle plus ou moins humaniste, où une certaine ouverture d’esprit s’opère sur le monde des prostitués et travestis : « ..ces personnages… des laissés pour compte réduit à l’absence.. mettent tout en œuvre pour échapper aux images « sous le manteau » dans lequel on les relègue généralement. » nous dit Monsieur Da Silva ; mais c’était bien mal le connaître ! Que d’attentes déçues. La salle pourtant remplit est exposée à un ramassis d’obscénités en tout genre. Les comédiens déguisés s’exhibent et s’adonnent dans un jeu ridicule et dégradant très porté sur le sexe, évidemment. Œufs, lait, épée, ceinture godemichet, godemichet tout court. Autant d’accessoires évoquants et totallement représentatifs de ce à quoi on peut s’attendre avec Esse que quelqu’un sait où on peut baiser ce soir ? J’ai répondu aux bois. Très original Monsieur Da Silva ! Si ce n’était que ça… Les comédiens dans un carnaval de jeu grotesque et sale, se frottent, se roulent par terre, crient ce que personne n’a envie d’entendre dans une diction pour le moins supportable, espèce d’orgie verbale insoutenable! Ces êtres du Bois de Boulogne ne sont qu’assimilés au sexe, ils ne sont là que par leur fantasmes en désaccord avec leur sexe. Comme le dit le metteur en scène (aussi comédien) ces êtres n’ont rien de naturel. Je ne ferai qu’abonder dans son sens, en effet rien ne nous paraît. On entend un déchaînement de paroles qu’on ne comprend pas bien, d’ailleurs on ne comprend pas grand chose. « Mais c’est normal, il n’y a rien à comprendre » nous diront certains, « l’intérêt est dans la sensation ». Oui d’accord, parlons donc sensation. Le théâtre est un lieu d’échange scène/ public, jusqu’ici nous sommes d’accord, n’est-ce pas ? Ici se pose un problème : tout le long de ce spectacle, et sans répit, nous sommes confrontés à une vulgarité curieuse. Celle-ci, évidemment, nous embarrasse au plus haut point. Voilà la seule réussite du spectacle, ne pas être entendu. L’échange est bafoué, on se sent seul sur notre petit siège du rang R. On n’aurait pas voulu être plus près ! On s’ennuie de plus au manque de rythme de certaines scènes. Les comédiens sont à coté de la plaque, à coté de leur texte, ils sont dans un ailleurs qui ne nous emballe guère. Certains spectateurs se sentent vraiment, vraiment mal à l’aise, et c’est compréhensible. La scénographie essaye de nous plonger une espèce de désarroi inexpliqué. Son esthétique semble vouloir créer un espace sortie d’une énième dimension où le temps paraît arrêté: c’est sombre mais coloré, un cerf peluche puis un ventilateur, le décors est en carton patte, et seul le titre clignotant très pop-art attire notre attention. Rien est vrai, mais rien est faux ! Voici le fameux Bois de Boulogne chers amis ! Que d’enchantements pour un monde qui se veut si féerique !

 

Il est sûr qu’aujourd’hui, sous prétexte d’une société hypocrite, moralisante et trop bien pensante on légitime ce genre de choses, sans nom, insupportables. Tellement insupportables que nombreux spectateurs sans doute bien pensants quittèrent la salle bien tôt. Autant ne pas vous mentir, il en fut de même pour moi. J’avais rendez-vous au Bois de Boulogne !

 

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